Indépendante en eau, gaz et électricité, la maison autonome séduit de plus en plus de français, notamment des auto-constructeurs. Les projets d’éco-villages alternatifs se multiplient en effet dans l’hexagone, loin de la frénésie de notre société de consommation. Le point sur ce concept d’habitation autosuffisante dans l’air du temps.

Qu’est-ce qu’une maison autonome ?

La maison autonome, affranchie des réseaux nationaux, est énergétiquement indépendante. Vous n’avez ainsi pas d’abonnement au gaz ni à l’électricité. C’est en effet l’habitation qui produit elle-même l’énergie nécessaire à son quotidien via des ressources écologiques renouvelables. Autre atout : elle réduit ainsi fortement son impact environnemental.

Implantation et isolation : 2 paramètres essentiels de la maison autonome

Bien implantée, la maison autonome bénéficie d’apports solaires entièrement gratuits :

  • pièces de vie, munies de larges ouvertures, orientées au sud ;
  • pas de grands arbres ou autres masques solaires qui perturbent l’ensoleillement…

L’été, les persiennes et brise-soleils sont utiles pour rafraîchir l’atmosphère.

Quant à l’isolation, elle est renforcée au niveau des murs, sols et combles. Les fenêtres sont à triple vitrage. La toiture peut-être, ainsi que les murs, végétalisée. Les murs, plus épais…

Une isolation optimum nécessite obligatoirement une ventilation intérieure efficace : l’hiver, les calories produites sont conservées dans la maison ; l’été, grâce à des matériaux à forte inertie, la chaleur reste à l’extérieur.

Énergies renouvelables pour le chauffage et la production d’électricité

Correctement isolée, la maison autonome consomme très peu de chauffage : moins de 15 kWh/m²/an. Les énergies renouvelables locales lui fournissent le peu dont elle a besoin. L’énergie la plus utilisée est le bois. Les poêles à bois (à accumulation, chaudière…) offrent un autre avantage : cuisiner.

Autres possibilités pour le chauffage : les panneaux solaires thermiques qui permettent de chauffer l’eau sanitaire, la géothermie, les capteurs solaires à air (aérothermie)…

Pour l’électricité, plusieurs solutions sont possibles pour être autonome en fonction des ressources locales : le photovoltaïque, l’éolien ou l’hydraulique.

Dans les régions du sud, les panneaux photovoltaïques représentent la meilleure solution. Ils peuvent aussi compléter les besoins en chauffage l’hiver.

Dans les régions de bord de mer très ventées, on privilégie les éoliennes sachant qu’il est possible de combiner plusieurs types d’ENR.

Récupération de l’eau de pluie

Sachez que vous ne pouvez utiliser l’eau de pluie pour une consommation alimentaire. De plus, une ‘déclaration d’usage‘ est nécessaire pour la rejeter dans les égouts.

Si vous utilisez toutefois l’eau de pluie à des fins alimentaires, il faut la traiter. De multiples méthodes existent : filtration sur tissu, méthode des trois récipients, traitement par ébullition, chloration, filtration sur sable, filtration céramique…

L’autonomie, difficile à atteindre, commence par un changement de mode de vie. Les toilettes sèches et autres astuces pour économiser les ressources font partie intégrante de la maison autonome.

Est-il possible de transformer mon habitation en maison autonome ?

Si de nombreux auto-constructeurs se lancent dans la réalisation d’une maison autonome, l’aventure n’est pas à la portée de tous. Il est nécessaire d’avoir déjà une solide expérience du bâtiment pour se lancer. Ou de faire appel à des professionnels.

Quant à rendre autonome une maison déjà construite, c’est tout à fait possible ! Il faut simplement avancer à petits pas, poste par poste : isolation, panneaux solaires, chauffage… Bonne construction !